Le Niger (République du Niger)
Le Niger (République du Niger)
Situation générale:
Le Niger est un pays enclavé d’Afrique Occidentale à 700 km de l’océan
Atlantique. Il est limité au nord par l’Algérie et la Libye, à l’est par le Tchad,
au sud par le Nigeria et le bénin et à l’ouest par le Burkina et le Mali.
Le Niger est un véritable trait d’union entre l’Afrique du Nord et l’Afrique Noire.
Situé au coeur du Sahel, il se caractérise par des conditions climatiques
extrêmes, un sol pauvre et une influence croissante de la désertification.
Données démolinguistiques:
Les trois quarts de la population vivent sur une superficie égale au quart du territoire. Elle est répartie dans les huit régions (ou départements) qui composent le pays: Zinder (19%), Maradi (19%), Tillabery (18%), Tahoua (17,3%), Dosso (14,3%),
communauté urbaine de Niamey (6.1%), Agadez (3,1%) et Diffa (2.1%)
Au Niger on peut compter six grands groupe ethniques: Les Haoussa (53,5%), les Djerma (14,7%), les Songaï (4%), les Touaregs (10,6%), les Peuls (10,4%) et les Kanouri (4,6%). Il convient d’ajouter les Gourmantchés (0,3%), les Arabes (0,3%) et les Toubou (0,5%).
La quasi totalité de la population est composée de musulmans sunnites (98,6%).
L’ethnie principale est formée de Haoussa, sédentaires, tandis qu’au nord vivent les Touaregs, les Toubou et les Arabes, en grande partie nomades. Les Peuls, pour leur part, sont plus ou moins dispersés.
Histoire:
La désertification du Sahara a commencé vers le VIIIe millénaire avant notre ère et a repoussé vers le sud les populations d’agriculteurs, laissant la place à des communautés d’éleveurs de bovins. Les territoires constituant le Niger actuel entrèrent dans l’histoire avec l’établissement de relations transsahariennes au Moyen Âge, vers le Maroc, par la vallée du Niger et Tombouctou (empires du Mali et du Songhaï), vers la Tunisie (Ifriqiya) à travers le Sahara central, et vers la Libye et l’Égypte par le Fezzan et le Tchad (empire de Kanem-Bornou et États haoussa). Très vite, l’islam s’imposa dans la partie méridionale, les Touaregs (nomades) s’installant au nord.
Les États haoussa islamisés dominèrent le Niger méridional du Xe siècle au début du XIXe siècle. À cette époque, ils furent soumis par la force par les Peuls menés par Ousman dan Fodio. Les Songhaï exercèrent une forte influence sur la vallée du fleuve durant la dernière partie du Moyen Âge, tandis que l’empire de Kanem-Bornou dominait la frontière orientale. Les Touareg arrivèrent par vagues de l’Aïr à partir du XIe siècle, se répandirent dans l’Azawagh et commencèrent à lancer des raids sur les sédentaires du Sud; au XVe siècle, ils établirent un sultanat à Agadez.
Les premiers Européens à entrer dans cette région sont l'explorateur écossais Mungo Park, ainsi que les explorateurs allemands Heinrich Barth et Eduard Vogel. Les Français pénétrèrent dans la région vers 1890, atteignirent le lac Tchad et luttèrent contre Rabah, dont l’influence s’étendait sur le Bornou; ils mirent longtemps à réduire la résistance des Touareg de l’Aïr. En 1900, ils firent du Niger un territoire militaire administré à partir de l’ancien sultanat de Zinder. Le français devint la langue administrative du pays.
Le Niger devint une colonie française en 1922, administrée à partir de Niamey afin de rééquilibrer les pouvoirs économiques et politiques locaux des émirs de l'Est, diminuer le poids de la communauté haoussa de Zinder, ainsi que l’influence du nord du Nigeria, une région riche et peuplée. Le pays fut intégré au sein de la fédération de l’Afrique occidentale française.
Territoire d’outre-mer en 1946, puis république autonome au sein de la Communauté française (ou Communauté franco-africaine) en 1958, malgré une campagne pour le «non» au référendum de Djibo Bakary, opposé au chef du gouvernement Hamani Diori, élu président du Conseil par une Assemblée constituante.
Le Niger accéda à l’indépendance le 3 août 1960 et Hamani Diori (1916-1989) fut élu président par l’Assemblée nationale, sous régime de parti unique. Des liens étroits furent maintenus avec la France.Djibo Bakary, contraint à l'exil à la veille de l'indépendance et qui bénéficiait du soutien du camp progressiste (Nkrumah, Sékou Touré), tenta sans succès de prendre le pouvoir par la force; en avril 1965, le président Diori échappa à une tentative d’assassinat. Il fut réélu la même année, soutenu par le Parti progressiste nigérien (PPN), qu’il avait fondé à partir de la section nigérienne du Rassemblement démocratique africain (RDA). En 1973, le Niger fut l’un des six pays sahéliens à souffrir d’une sécheresse qui affectait particulièrement les nomades. Accusé de corruption et d’incapacité dans la gestion des secours, le président Diori fut renversé par un coup d’État militaire en avril 1974 et exilé dans l’est du pays.
Un pouvoir militaire autoritaire s'installa, dirigé par le lieutenant-colonel Seyni Kountché. Son programme porta sur le redressement économique consécutif à la sécheresse et sur la poursuite de la coopération avec la France, notamment en matière d’exploitation de l’uranium (signature d’un nouvel accord économique en 1977). Les complots et les tentatives de coup d’État se succédèrent durant les cinq premières années de pouvoir de Seyni Kountché. À la mort de ce dernier, en novembre 1987, le colonel Ali Seybou prit le pouvoir. Il libéra Hamani Diori, puis devint président en 1989 après le vote d’une nouvelle constitution qui ramena les civils au pouvoir, mais toujours dans le cadre d’un parti unique. En 1990, une vague de grèves et de manifestations conduisit Ali Seybou à légaliser les partis d’opposition. En avril 1991, la Constitution et la Charte furent révisées par l’Assemblée nationale, alors que le multipartisme était autorisé. Ainsi, plusieurs partis politiques ont vu le jour.
Au printemps 1996, l’armée reprit de nouveau le pouvoir; l’auteur du putsch cette fois-là, le colonel Ibrahim Baré Maïnassara, organisa l'adoption d’une nouvelle constitution de type présidentiel. À partir de la fin des années quatre-vingt, les Touaregs réclamèrent un partage plus équitable des richesses. En 1997-1998, la crise économique causée par la chute des cours de l’uranium entraîna un profond malaise politique (dissolution du gouvernement), des grèves de fonctionnaires et d’étudiants et des mutineries dans l’armée, qui réclamèrent le paiement de leur solde. En avril 1999, le président Maïnassara, dont l'image s'était fortement dégradée dans le pays en raison de son népotisme et de son refus de tout dialogue avec l'opposition, fut assassiné par des militaires sur l'aérodrome de Niamey.
Son successeur, le commandant Daouda Mallam Wanké, chef de la Garde présidentielle, qui a qualifié cette mort de «malencontreux accident», fut nommé chef de l'État par un Conseil de réconciliation nationale composé uniquement de militaires. L'armée, qui avait promis de rendre le pouvoir aux civils, interdit les partis politiques et confirma la tenue d'un référendum constitutionnel en juin et d'une élection présidentielle au suffrage universel à la fin de l'année.
Une nouvelle constitution fut promulguée le 9 août 1999: c'était la Ve République. Les élections de novembre 1999 donnèrent la présidence à un colonel à la retraite Mamadou Tandja, candidat de l'ancien parti unique. Son premier fait d’arme politico-militaire remonte à 1974, où il avait participé au renversement du président Diori Hamani par le général Seyni Kountché. En 1999, la crise politique semblait close, mais le pays se trouvait appauvri au plan économique. Le président nigérien Tandja a été réélu sans surprise à l'issue du scrutin présidentiel du 7 décembre 2004 avec 65,5 % des suffrages. Il a été renversé le 18 février 2010 lors d’un coup d’état.
(Bibliographie: Encyclopédie Microsoft Encarta)
Agadez et les Touaregs:
Les touaregs sont un peuple de berbères nomades vivant dans le Sahara central, l’Algérie, la Libye et sur les bordures du Sahel, Niger, Mali, et Burkina Faso. Les frontières artificielles découpées par les européens indifférents ont divisé les touaregs.C’est une société hiérarchisée, leur langue est le tamasheq ou le tamajaq selon les régions. Ils utilisent un alphabet appelé le tifinagh. Ce sont les descendants des premiers habitants de l’Afrique du Nord.
Les touaregs sont souvent appelés par les occidentaux les « hommes bleus » d’après la couleur de leur chèche, appelé aussi taguelmoust teinte avec de l’indigo, elle décolore sur la peau. Le chèche est une sorte de turban d’environ 4 -5mètres de long qui s’enroule sur la tête pour se protéger du soleil, du vent, du sable, mais aussi des mauvais génies. Traditionnellement l’homme ne quitte jamais son turban, il peut se découvrir devant un ami mais se recouvre devant tout inconnu.
Ils sont très superstitieux et se fixent au cou et au bras de petites bourses de cuir dans lesquelles ils glissent des feuillets portant des versets du Coran ou des formules magiques. Ces amulettes les suivent où qu’ils aillent.
Ces populations sont confrontées à une marginalisation économique et politique qui les ont conduit à la lutte armée dans les années 1990.
Cette population est nomade, ils n’ont donc pas de lieu propre où ils vivent. Lors de leurs arrêts, ils installent de grandes tentes, lorsque les nomades ne sont pas en route, les hommes ont coutume de boire le thé en petits groupes, prétexte à de longues discutions entrecoupées de longs silences. La femme touarègue jouit d’un statut privilégié dans la mesure où elle bénéficie d’une autonomie et d’une écoute au sein de la société. La tente lui appartient et, en cas de malentendu entre les époux, l’homme sera chassé par la maîtresse des lieux.
Pour ces voyageurs qui parcourent de longues distances, les bêtes utilisées sont le plus souvent des chameaux, des ânes. Les animaux sont alignés en une seule file pouvant atteindre 10km de long. Vivre avec ses troupeaux dans un si vaste espace, en milieu aride, aux repères rares, demande une connaissance intime du milieu, un sens de l’observation qui permet de se situer dans l’espace grâce à des indices imperceptibles.
Aujourd’hui peu de touaregs vivent encore dans le désert. Après les années de sécheresse et l’évolution économique, beaucoup ont migré vers les villes, les touaregs tentent à développer des activités, comme l’agriculture, le jardinage, l’artisanat, ce dernier très riche et diversifié a connu un essor particulier grâce au développement du tourisme, beaucoup d’hommes sont devenus guide du désert, les agences ont fleuri, mais malheureusement avec les évènements d’insécurité, actuellement le tourisme a fortement diminué, pour être inexistant.
Au Niger les touaregs se sont regroupés autour de leur capitale aux portes du désert : AGADEZ
Agadez, (950km au nord de Niamey) est l'une des plus vieilles villes du Niger au passé plein de vicissitudes. C'est à partir du 15eme siècle qu'elle a connu sa splendeur.
Carrefour privilégié par sa position intermédiaire entre la région au sud et au nord du Sahara, elle devint à la fois cosmopolite et très prospère.
Les populations Touareg, Haoussa, Songhai et Arabes y vivent en symbiose. L'artisanat s'était très vite développé dans cette contrée ainsi qu'un transit caravanier très régulier.
La grande mosquée d'Agadez a été construite au début du 16eme siècle. Son minaret haut de 27 mètres, est le monument du Niger le plus remarquable et le plus connu à l'extérieur.
Sa population est estimée à 130 000habitants aujourd’hui (2014).
Agadez a une architecture soudanaise parfaitement conservée. Il n’y a pas d’immeubles à Agadez, les maisons à toits plats sont construites avec des briques de terre rouge (banco) séchées au soleil. Le centre d’Agadez est un enchevêtrement de ruelles étroites et tortueuses entre les habitations.
Agadez était très longtemps la porte d’entrée du désert de des montagnes de l’Aïr. Doté d’un aéroport, les activités touristiques étaient un véritable bol d’air pour la population.
Suite au soulèvement d’une partie de Touaregs, qui demandaient plus d’indépendance et plus récemment à la guerre contre l’intégrisme au Mali, cette région sub-sahalienne et devenue plus instable.
Classée en zone à risque par les autorités française, aéroport fermé aux vols internationaux, tourisme réduit à néant, tout cela fait que Agadez est de plus en plus pauvre.
Il y règne pourtant une ambiance bon enfant. Durant la journée, la ville grouille de monde autour des marchés et divers commerces.
Au marché, on trouve de tout... si on a de l’argent.... (période hivernale)